Études Creusoises XXII - Inventaires au pays de Vassivière

Alain Carof

Depuis la seconde moitié du XXe siècle, la toponymie du village de Vassivière sur la commune de Beaumont-du-Lac a étendu son emprise territoriale. De 1946 à 1950, Vassivière devient pour les ingénieurs d’Électricité de France et de l’entreprise de travaux publics Borie le « réservoir de Vassivière », déployant sur deux communes de la Creuse, Royère et Faux-la-Montagne, et deux communes de la Haute-Vienne, Beaumont et Peyrat-le-Château, une somptueuse nappe lacustre pour l’alimentation de l’usine hydroélectrique du Mazet à Peyrat-le-Château.

Cette rapide et inattendue métamorphose territoriale et paysagère d’un village ordinaire ne manque pas de surprendre les habitants de ces territoires. Leurs élus éprouveront d’énormes difficultés à se l’approprier pour l’intégrer dans la compétence de leur gestion territoriale. C’est avec le soutien des autorités de l’État qu’ils y parviendront par la création en 1966 du Syndicat mixte interdépartemental et intercommunal de Vassivière (SIMIVA).

Ce volume des Études creusoises n’a aucune prétention à être la mémoire de Vassivière. Il présente seulement cinq pièces d’inventaire, à ce jour, relatives à cette extension villageoise :

  • Pour aider à la compréhension de cette évolution des Repères chronologiques se proposent d’en suivre les étapes complexes et difficilement accessibles aux chercheurs comme à tous ceux qui s’intéressent au site de Vassivière.
  • En contant l’aventure de ce terroir villageois artificiel et insulaire Si l’île de Vassivière m’était contée relate la mémoire de cette invitation paysagère.
  • L’ambition d’un château, couronnement d’une réussite professionnelle retrace l’épopée de l’un de ces maçons migrants qui ont laissé leur empreinte singulière dans nos paysages creusois.
  • Homonymie toponymique et patronymique à Vassivière : un témoin de son enracinement dans le patrimoine limousin.
  • Au fil du temps, le nom de Vassivière est vite devenu emblématique et nécessairement objet de désirs d’appropriation : La querelle du nom.
  • De leur côté, dès 1956, les théoriciens de l’aménagement du territoire, dans leur visée prospective, ne craignent pas d’inventer une ambition pour ce territoire et d’ériger l’île de Vassivière en site national ; ils en font la proposition dans un rapport tombé aux oubliettes : Le projet du Sitalac.

Une première publication, Vassivière : l’invention d’un paysage, est parue dans Paysages et environnement en Limousin de l’Antiquité à nos jours, sous la direction de Philippe Grandcoing, Limoges, Pulim/Rencontres des historiens du Limousin, 2010, p. 339-355.

L’analyse des données financières et de statistiques de la fréquentation touristique fera l’objet d’une troisième publication.